SLOVENIE – UNIVERSITE DE LJUBLJANA – Per GAHRTON

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SLOVENIE – UNIVERSITE DE LJUBLJANA – Per GAHRTON

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L’Université de Ljubljana a organisé un cours d’introduction à l’analyse politique pour les étudiants de licence, dirigé par le professeur Damjan Lajh, des rencontres avec des associations d’étudiants et la participation à la table ronde de la Semaine de l’Europe sur la politique environnementale de l’UE.

Per GAHRTON, Membre de l’AAD, a participé à l’événement.

Rapport de mission: LA SLOVÉNIE GLISSE-T-ELLE VERS LE POPULISME?

Je me suis rendu mi-mai à Ljubljana pour l’Association des anciens députés. Je suis arrivé le 3 juin, dans les dernières heures d’un scrutin anticipé, le troisième depuis 2011. C’était les neuvièmes élections législatives depuis l’éclatement de la Yougoslavie. Le pays a organisé vingt référendums sur l’adhésion à l’UE et à l’OTAN ou la législation sur l’archivage, le mariage entre personnes du même sexe ou les infrastructures ferroviaires. Le surnom Slovénie, donné par l’un des plus grands journaux suédois au pays (Svenska Dagbladet, édition du 15/7/2011), ne serait-il qu’une pure illusion?

En participant, à un débat sur la politique environnementale de l’Union, j’ai été confronté aux mêmes commentaires que ceux que je rencontre en Scandinavie: l’Union européenne est indispensable pour résoudre les problèmes environnementaux transfrontalières mais il n’en fait pas assez. Je me suis référé à Wikipédia qui ne tarit pas d’éloge sur le rôle joué par l’Union dans la signature de l’accord de Paris mais qui, fait observer que le leadership environnemental de l’Union n’est plus ce qu’il était. Au lendemain du Brexit, l’avenir de l’Europe s’articulera, selon l’EPRS, autour des grands sujets que sont l’UEM, la dimension sociale, la question migratoire, la politique de défense et de sécurité, mais l’environnement n’est pas mentionné (L’avenir de l’Europe – Les contours du débat actuel, EPRS, avril 2018, PE 620.202).

L’intervention d’Uros Vajgl, ancien représentant de la Slovénie au COREPER, le centre secret du pouvoir de l’Union, a présenté un intérêt certain. Il a affirmé que l’Union consacrait moins d’énergie pour résoudre les problèmes environnementaux que les questions d’emploi. Lors d’un déjeuner avec Uros Vajgl et d’autres protagonistes, j’ai été frappé par leur critique du commercialisme et de la gauche. Ces responsables se faisaient-il l’écho de la population slovène? Avec les élections du 3 juin, «un nouveau pays européen prend un virage à droite » selon le «New York Times». Et c’est un parti populiste de droite qui a remporté ces élections avec 25% des voix. Est arrivé en deuxième position un groupe de centre gauche, la liste de Marjan Sarec, puis en troisième, les sociaux-démocrates. Malgré le faible score réalisé par les Verts, j’ai été invité à faire un exposé et à me référer à mon livre «Green parties, Green future» (Plutobooks, 2015). Une personne a voulu me remercier en m’offrant un livre intitulé «The Slovenian Greens: From early success to long-time failure» (de Danica Fink-Hafner, Matej Knep et Meta Novak, faculté des sciences sociales, 2015). J’ai par la suite montré ce livre à Igor Jurisic, responsable du parti vert (Stranka Mladih). Son commentaire a été sans appel: «Je n’ai pas trouvé le temps de lire mais le titre est malheureusement juste!» En 1990, les Verts ont obtenu 8,8 pour cent des voix en Slovénie, soit 8 sièges au parlement et 5 portefeuilles ministériels. En 2018, ils n’ont pas réussi à présenter une liste verte et ont dû s’allier avec la liste de Marjan Sarec. Pour Fink-Hafner et les autres auteurs, l’entrée au gouvernement a été une erreur car le parti était faible et, il y a eu toute une poussée de sectarisme, une vague de défections et des appels à la sécession. La Slovénie est l’exemple montrant qu’il est important pour les petits partis de bien choisir le moment de se laisser tenter par l’aventure gouvernementale. Or, il montre qu’il faut tout faire pour barrer la route au sectarisme.

On ne peut pas visiter le pays sans se rendre au lac de Bled. Je me suis préparé à cette excursion en lisant l’«Été slovène» de Clément Bénech. La couverture du livre résume bien: «les instantanés d’un amour qui décline et qui, malgré la bonne volonté des deux amants, court inexorablement vers sa fin». J’espère que ce roman ne présage pas de l’avenir de Slovénie et qu’au contraire, les vrais démocrates garderont en main, contre vents et marées, la destinée du pays.

Détails

Début :
mai 7, 2018
Fin :
mai 10, 2018
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